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Vincent Nouzille, « Les tueurs de la République, assassinats et opérations spéciales des services secrets », J'ai lu, Paris, 2016, 409 p.

Vincent Nouzille, « Les tueurs de la République, assassinats et opérations spéciales des services secrets », J'ai lu, Paris, 2016, 409 p.

Notes sur le 11ème choc.

            Les anciens du 11ème choc (11ème régiment parachutiste de choc) se réunissent dans leur influente association appelée “Bagheera”.

            La Renaissance du 11ème choc est une manière de concrétiser la reprise en mains militaire du service action après les dérapages du Rainbow Warrior.

            Le 7 février 1986: Gal Imbot, nommé en conseil des ministres le 25 septembre 1985, remet drapeau du 11ème choc au nouveau chef du corps du régiment, le Colonel Patrick Magnificat (ancien du RPIMa de Bayonne, ancien de la Mission Militaire de Postdam (RDA), commandant du Centre d'Entraînement Spécialisé (CES) du Service Action (SA) de Cercottes (45).

            DGSE innove en lançant sa propre force spéciale.

            D'abord basée à Quélern (29) puis transférée à Margival (02) puis définitivement à Perpignan sous le nom de Centre d'Entrainement à la Guerre Spéciale (CEGS) puis Centre Parachutiste d'Instruction Spécialisée (CPIS).

            Mitterrand agacé par ingérences libyennes au Tchad. Secrètement, il décide d'en finir en se tournant vers la DGSE:

  • parachutage d'armes et d'équipements par SA à anciens rebelles de Goukouni Oueddei qui se sont retournés contre leur allié libyen.
  •  DGSE aide clandestinement Hissene Habré
  • 30 agents du SA issus du 11ème choc sont envoyés sur place.

20 mars 1987:  nuée de pick-up armés tchadiens avec soldats du 11ème choc attaquent colonne libyenne à Bir Kora: 800 morts.

22 mars 1987:  raid surprise contra base libyenne d'Ouadi doum: 1269 †

            Décembre 1990 DGSE active au Tchad, dans l’arrivée au pouvoir d'Idriss Déby contre Hissene Habré.

Imbot, patron de la DGSE envoie agents:

  • en Angola (soutien à l'UNITA de Jonas Savimbi contre régime procommuniste)
  • au Cambodge (épauler maquis anti-communiste);
  • en Afghanistan (aide au Commandant Massoud contre l’occupation soviétique)

            Ouverture d'un centre d'entraînement de la DGSE en Afrique du Nord pour l’accueil de résistants afghans qui se formeront aussi à Cercottes pour le maniement des missiles antichars.

            DGSE en Guyane sur base spatiale de Kourou, chargé de la sécurisation des tirs de fusée.

Début années 80's, Amiral Pierre Lacoste, directeur DGSE décide renforcement dispositif d'écoutes (Signal Intelligence, Sigint en anglais). Mitterrand Ok, Création avec le BND allemand de la station d'écoutes Frégate à Kourou inaugurée en 1990.

            Décembre 1986: guérilla de Ronnie Brunswijk (né en 1961), ancien garde du corps du président Desi Bouterse, craignant des sabotages du pas de tir de la fusée Ariane, le commandement militaire de Guyane renforce les moyens de protection de Kourou. (préfet Guyane Jacques Dewatre, futur patron DGSE - 1993-2000 -)

            Fin 1987, Chirac s'inquiète de possibles dérapages en Nouvelle-Calédonie. Avec son chef de Cabinet militaire, le Gal Bernard Norlain, il demande plusieurs fois au Gal Imbot, patron de la DGSE d'envoyer son 11ème choc en Nouvelle-Calédonie pour tenter de maîtriser la situation. Imbot refuse arguant que le SA ne pouvait pas intervenir sur le territoire national et qu'il n'avait pas vocation à mener des opérations de police. Il a expliqué à Chirac que s'il voulait le faire, ce serait sans lui. C'est une des raisons pour lesquelles il a été évincé. Imbot refusait également de reprendre à la DGSE, Jean-Charles Marchiani, un protégé du Ministre de l'Intérieur Charles Pasqua qui tente de négocier la libération des otages du Liban. En décembre 1987, Imbot est remplacé par le Gal François Mermet (expert des forces aériennes stratégiques, dirige CEP depuis 1985). Mermet est reçu par Mitterrand qui lui déclare: “La DGSE ne m'a jamais donné satisfaction que ce soit au Tchad ou au Liban. Elle fait n'importe quoi. Les opérations sont mal conçues, mal conduites, les directeurs généraux ont tendance à vouloir faire de la politique étrangère. J'ai failli dissoudre la DGSE mais c'est Hernu qui l'avait sauvée. Méfiez-vous de la DST.”

            Ouvéa: les militaires du SA censés opérer clandestinement et uniquement en territoire étranger sont employés ici en uniforme et sur le sol français. Le Gal Mermet le reconnaît: “nous étions en appui des militaires sous le commandement du général Vidal qui était sur place ce qui avait l'inconvénient de sortir le SA de la clandestinité. Nous n'étions pas en 1ère ligne mais comme nos forces ont été engagées en uniforme, j'ai demandé que le colonel Jean Heinrich, chef du SA, soit mis dans la boucle des décisions. »

            En réalité des officiers du 11ème choc se sont manifestés pour participer à cette intervention en Nouvelle-Calédonie qui s'annonçait comme une “première” réunissant le gratin des commandos. De plus nous venions de nous entraîner avec le GIGN à Dreux en simulant une libération d'otages dans un avion qui s'était très bien passée. Nous nous étions coordonnés en nous répartissant les missions: le 11ème choc devait sécuriser la cuvette d' Ouvéa et le GIGN traiter la grotte elle-même.

            Fin 1993, le bras armé du SA sera contraint d'abandonner sa dénomination.

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