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Roland Mousnier et Denis Huisman, « L’art de la dissertation historique. », Paris, SEDES, 1960, 408 p.

Roland Mousnier et Denis Huisman, « L’art de la dissertation historique. », Paris, SEDES, 1960, 408 p.

« L’étudiant doit s’astreindre à ne rien avancer dans ses raisonnements qui ne puisse être vérifié par une expérience historique concrète » (p. 29).

« Les références historiques sur lesquelles s’appuie le raisonnement ne sont valables qu’à deux conditions : elles doivent être nettement spécifiées et elles doivent être datées. » (p. 30)

La dissertation à caractère historique est une épreuve d’intelligence (montrer que l’on a compris la question posée), une épreuve de culture et une épreuve d’expression, c’est-à-dire de composition et de style.

La règle de rhétorique la plus élémentaire : un plan solidement articulé reflétant la progression de la pensée et enchaînant les arguments pour conduire à la conclusion.

ABC de la dissertation :

  1. Bien comprendre chacun des mots qui constituent le sujet.
  2. Règle générale : expliquer le texte par le contexte.
  3. Ne jamais croire à une question de cours.
  4. Le sujet posé sous forme de rapports :
  • CAUSALITE (de cause à effet), perception et souvenir.
  • FINALITE (des moyens à la fin), intérêt particulier, intérêt général
  • PARTICIPATION (du 1er terme au 2ème ou du 2ème au 3ème), justice et charité
  • REDUCTION (de l’un à l’autre), droit et devoir
  • OPPOSITION (antagonisme radical), croyance et action

« La plus grosse difficulté de l’art de la dissertation, c’est avant tout l’interprétation des données » (p. 54)

La METHODE.

  1. « Toute dissertation est une démonstration, il s’agit de prouver quelque chose, un devoir de philosophie ou d’histoire doit absolument avoir prouvé une thèse. »
  2.  La qualité essentielle consiste à voir le sujet, tout le sujet, rien que le sujet, avec deux écueils à éviter : la digression (la parenthèse) et l’excursus (l’éclatement ou l’élargissement excessif du sujet).
  3. La règle d’or : la cohérence d’abord ! Une bonne dissertation doit s’appuyer sur une bonne démonstration or le propre d’une démonstration, c’est d’être cohérente.
  4. Règle absolue : pas d’allusion sans explication. Il faut appuyer, expliciter et ne jamais rester dans le vague.
  5. Toute démonstration implique une distinction.
  6. Toute démonstration doit s’appuyer sur les faits. On fait un devoir avec des idées et les arguments sont en effet les preuves de la dissertation. Le fait concret doit être la pierre de touche de la dissertation qu’elle soit historique ou philosophique.
  7. Démontrer, c’est prendre position.

L’EXPOSITION.

  1. L’introduction.

Les 5 tentations : 

- 1. Les propylées, employer un ton concret, un ton simple.

- 2. Partir d’une définition initiale est une grave erreur.

- 3. La solution anticipée : celui qui dirait par commencer ce qu’il va prouver se trompe lourdement sur la stratégie de la dissertation.

 - 4. La situation préalable.

 - 5. L’exemple liminaire.

Les 5 voies de l’introduction :    

- 1. Situer une notion par rapport à une autre

- 2. Poser un problème sous une forme interrogative, l’important dans une introduction, c’est que le sujet fasse problème.

- 3. Soulever une difficulté.

- 4. Trouver une bonne citation pour introduire un devoir.

- 5. Dégager le sens de la formule où à insérer le texte dans son contexte.

  1. La conclusion.

            Il est bon de rédiger introduction et conclusion avant de commencer à faire la dissertation.

            6 points à éviter : 

- 1. La conclusion-lapalissade.

                    - 2. La conclusion apocalyptique.

                    - 3. La conclusion-moralité.

                    - 4. La conclusion addendum ou erratum.

                    - 5. La conclusion gigogne ou abusive.

                    - 6. La conclusion-résumé.

            Les 6 conclusions possibles :

                    - 1. Apporter une opinion personnelle, prendre position après motivation.

                    - 2. Répondre à la question posée liminairement.

                    - 3. Ouvrir le cas échéant, une perspective limitée.

                    - 4. Énumérer les différentes façons que l’on avait de traiter le problème.

                    - 5. Poser le mot de la fin.

                    - 6. Envisager les applications pratiques.

  1. Les transitions.

3 erreurs à éviter :            - 1. Transition-mutation brusque.

                                         - 2. Transition-fleuve.

                                         - 3. Transition-camaïeu.

  1. Le plan.

6 possibilités :      

- 1. Le plan de controverse, dialectique ou plan-question => thèse, antithèse, synthèse ou dissertation en forme de dialogue : explication puis discussion et enfin appréciation.

- 2. Le plan d’inventaire (sujet d’inventaire) (nature, existence, valeur)

- 3. Le plan par ordre suggestif (sujet de définition) (définition primaire, définition de l’entendement, définition philosophique).

- 4. Le plan comparatif (sujet de parallèles) (conjonction, disjonction, corrélation)

- 5. Le plan d’ordre explicatif (sujet de commentaire) (description analytique, critique, prouvé la compréhension du texte).

 - 6. Le plan systématique (sujet de classification)

Les qualités pour un bon plan sont la mémoire, l’esprit critique, l’imagination créatrice ou l’invention.

L’expression.

       - Le style de la dissertation historique (toujours songer à écrire en toute simplicité, proscrire l’emphase, l’onction ou la grandiloquence).

- De deux mots, il faut toujours choisir le moindre, proscrire les néologisme et barbarisme.

- Être bref.

- L’immodestie est impardonnable à l’examen.

- La langue.

- La syntaxe.

- L’élégance.

- La présentation.

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