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Yves Bénot, "Idéologies des indépendances africaines.", Cahiers libres 139-140, Maspéro, Paris, 1969

Yves Bénot, "Idéologies des indépendances africaines.", Cahiers libres 139-140, Maspéro, Paris, 1969

Idéologie et intelligentsia : première singularité, il y a des marxistes africains dans des partis communistes au Maroc, en Tunisie, au Soudan et en Afrique du Sud. Au Sénégal, le parti marxiste-léniniste est le parti africain de l’indépendance.

Lutte de libération en partie due :

- aux retards culturels, à l’exemple du Congo-Kinshasa menés par les Belges à la perfection.

- aux rapports de force désespérants

- à la répression coloniale

- à l’échec de la résistance armée et des soulèvements.

L’Afrique noire s’est engagée tardivement dans la résistance politique, là où la situation internationale pouvait favoriser et hâter sa libération.

  • Décembre 1948 : victoire des communistes chinois (« coup de tonnerre de Moukden »)
  • Mai 1954 : victoire militaire de Dien Bien Phu.
  • 1956 : intervention soviétique dans la crise de Suez. Jusqu’en 1962, l’Afrique à la certitude de ne pas être seule en cas d’affrontements.

Les intellectuels africains font des pressions effectives sur les maîtres de l’époque en définissant leurs exigences, en affirmant leur propre nationalité et en formulant leur propre programme de libération.

« L’Afrique seule » n’a jamais été un mot d’ordre politique africain.

L’idéologie africaine se pense toujours en fonction d’une stratégie mondiale (défense du capitalisme, socialisme africain, socialisme scientifique.)

« Frère, si tu n’as pas la force, il faut ruser ! », parole d’un personnage de roman de Mongo Béti.

Problèmes :     - difficultés économiques stricto sensus de l’Afrique indépendante.

- doctrines politiques.

Propagande du colonialisme : lier l’indépendance à un effroyable recul.

Le colonialisme est l’expansion d’un régime économique pris, celui du capitalisme.

  • La libération de la domination étrangère ne veut pas dire nécessairement la libération de la domination capitaliste.
  • La libération :

- alliance occidentale (Tsiranana)

- camp socialiste, alliance prônée par des théoriciens radicaux.

- « neutralisme positif », voie non capitaliste basé sur le « consciencisme » de N’Kruma.

Ces alliances et ces positionnements implique un choix entre l’Est et l’Ouest.

Le choix entre le capitalisme ou le socialisme, avant et après les indépendances réside dans l’appartenance ou non à un système d’alliance internationale. (socialisme = URSS, capitalisme libérale : Etats-Unis)

L’Afrique indépendante doit être laïque et démocratique.

1964 : Tanganyika + Zanzibar devient la Tanzanie.

1961 : Somalie anglaise + Somalie italienne devient la République de Somalie.

Liberté de déplacement à l’intérieur et hors d’un territoire donné, à l’intérieur d’une même ville était nié par le régime colonial.

Avant 1945 : délit : un africain se trouvant de nuit dans un quartier européen.

Le rassemblement des forces vives des pays colonisés dans une organisation politique dominante et unique et dans l’unité syndicale ont été l’objectif du « Convention People’s Party » au Ghana ou du Parti Démocratique de Guinée.

L’unité est nécessaire dans la lutte et dans l’indépendance.

D2mocratie en Afrique : entre parti unique et démocratique dans les conditions africaines : c’est le principe initial mais la traduction fut plus ou moins claire :

  • Recherche d’une démocratie socialiste
  • Tendances autoritaires
  • Exigence de centralisation et d’unification nationale

La réflexion sur la personnalité africaine ne peut pas supprimer le fait réel de l’impérialisme culturel.

Il faut trouver les voies pour affirmer l’autonomie de sa propre culture.

La pensée politique africaine s’organise autour de grands thèmes :

  • L’unité ;
  • L’indépendance ;
  • Le socialisme auquel s’attache les problèmes de développement ;
  • La politique internationale africaine ;
  • La nature de sa démocratie ;
  • La culture.

L’unité africaine est un thème premier, dès 1919, apporté du dehors par l’afro-américain W.E.B. DUBOIS.

Le thème de l’indépendance est plus tardif.

Sous tous ces thèmes se dessinent les rapports de l’Afrique future et du monde.

Les intellectuels africains ont une formation occidentale différente de l’authenticité africaine.

Il y a un rôle de ferment des intellectuels africains même expatriés.

Quelles sont les formes sociales que disposaient l’Afrique colonisée pour se libérer ?

Ghana : DANQUAH et BUSIA (universitaires), N’KRUMA

Guinée : SEKOU TOURE (ancien fonctionnaire)

  • Faiblesse ou inexistence du prolétariat
  • Prédominance d’une masse paysanne durement exploitée, maintenue dans des structures traditionnelles ;
  • Difficultés de communication ;
  • Accès limité à la culture.

Raisons pour lesquelles les intellectuels africains sont les seuls à pouvoir jouer le rôle dirigeant dans cette lutte.

Aujourd’hui encore : seul levier possible des transformations radicales contre le néo-colonialisme. Les révolutions sont possibles que par une intense activité et préparation intellectuelle.

Tout pas en avant exige une constante réflexion, élaborations en vue de dégager des perspectives et un programme. Ne pas perdre de vue les structures socio-économiques de leur propre pays dans l’élaboration de leurs théories.

Colonialisme : supériorité et droit à la domination.

Le marxisme n’avait pas de formulaires « readymade » à donner à l’Afrique.

La formation intellectuelle et politique des Africains (œuvres et actions déterminantes) s’est effectuée avant 1956 (au XXème congrès du PCUS)

Staline et son règne : pour les patriotes africains, l’exemple de l’édification socialiste dans les conditions de sous-développement et d’intransigeance à l’égard des puissances colonisatrices.

L’Africain subit l’influence (voire la séduction) du mode de pensée stalinien :

  • Par la puissance de la certitude
  • Par la codification des schémas d’évolution des sociétés humaines en 5 étapes : communauté primitive, esclavagisme, féodalisme, capitalisme et socialisme.

La politique stalinienne repose sur des méthodes de direction (parti unique), contrôle de l’information, secret des statistiques : séduit les hommes politiques africains.

L’Afrique colonisée est divisée entre la France, le Royaume-Uni, le Portugal et la Belgique.

La guerre de libération d’Haïti : première guerre de libération coloniale qui ait été victorieuse.

Afrique : environ 300 ans de traite et de comptoirs européens sur les côtes puis 80 à 100 ans de colonisation directe.

Afrique du Nord et Asie : après l’indépendance, renoue avec l’histoire nationale perturbée, interrompue mais pas oubliée.

Afrique noire : cadre géographique réduit en miettes, frontières imposées, peuples, ethnies séparés ou administrativement mêlés.

Coïncidence entre les tentatives d’unification au XIXème siècle et leur destruction par l’intervention armée européenne (El Hadj Omar et Samory en Afrique occidentale, Chaka en Afrique australe)

Le régime colonial a joué un jeu double : il organise les ensembles territoriaux et administratifs et suscite les oppositions tribales à l’intérieur de ces ensembles nouveaux.

Haute-Volta : unité territoriale entière, anéantie et réapparue sous la domination française.

La confédération Achanti : destruction manu militari puis refabrication 30 ans plus tard sous contrôle anglais.

« Dans les théories des conférences internationales, la négritude est prônée par des non-nègres plus que par des nègres. » Sékou TOURE.

« Ce sont toujours ceux qui ne savent pas qui font le plus de mal. » Peter TOWNSEND in « La guerre aux enfants. »

L’intellectuel africain entre la fin du colonialisme et du néo-colonialisme est différent de l’intellectuel marocain ou cambodgien : il a tout à recréer pour une Afrique indépendante et moderne. Il faut tout repenser à neuf, véritablement créer et non pas seulement perdre les armes d’où le rôle capital de l’intelligentsia.

La fin du colonialisme direct a entraîner comme conséquences entrée en scène de l’impérialisme américain, des pays du Marché commun dépourvus de colonies. La colonisation directe à la vie dure dans les territoires de domination portugaise, en Afrique du Sud, en Rhodésie.

LUMUMBA et GIZENGA : volonté de faire naître un Congo indépendant : échec.

INDEPENDANCE

Toute doctrine africaine politique repose par définition sur l’exigence de l’indépendance politique.

Points de départ ?      

- groupes « légitime défense », manifeste du 1Er juin 1932, paru dans « Action », revue du Parti Communiste Martiniquais. Réhabilitation culturelle de l’homme noir.

- « L’étudiant noir », 1932-1939 en France. (LERO, CESAIRE, SENGHOR)

- 1er congrès africain en 1919 à Paris à l’initiative de W.E.B. DUBOIS.

​​​​​​​Rôle de la révolution soviétique de 1917 et l’action de la IIIème Internationale.

Lénine affirme le droit à l’indépendance de tous les peuples colonisés et dépendants. Le Parti Communiste soutient la lutte de libération.

1927 : Conférence anti-impérialiste de Bruxelles : SOEKARNO, NERHU, LAMINE, SENGHOR, KOUYATE.

Entre les deux guerres, l’Afrique n’est pas politiquement inactive :

  • En 1920, Archie CASELY-HAYFORD fonde le Congrès d’Afrique Occidentale.
  • En 1936-1937, AZIKIWE « West african pilot » : campagne pour la personnalité africaine.
  • En 1937-1938, essor syndical dans l’Afrique Occidentale Française (AOF).

1945 est le point de départ de l’indépendance.

Dorothy PIZER/PADMORE : le mot d’ordre d’indépendance lancé dans l’Afrique sous domination française en juillet 1958 au congrès de Cotonou du Parti du Regroupement Africain fondé par SENGHOR.

Fin 1945, l’Afrique attend de la victoire sur Hitler, une nouvelle modification des rapports de force entre grands mais aussi une véritable libération des méthodes de gouvernements racistes et arbitraires, de la misère et de l’exploitation.

La charte de l’Atlantique : proclamation par Rossevelt des 4 libertés fondamentales :

  • Libération de la misère ;
  • Libération de la peur ;
  • Liberté d’expression ;
  • Liberté de conscience.

Du 11 janvier au 10 février 1944, explosion du mouvement national marocain dont la répression fût assurée par les armées antifascistes.

Pendant la 2è GM :

  • Union Sud Africaine : pas de mobilisation des troupes noires (crainte du retour des anciens combattants), contingent blanc limité et parmi lesquels quelques sympathisants nazis comme VERWOERD, futur PM)
  • Congo belge : pas de mobilisation des Africains.
  • Afrique française : soubresauts vichyssois et efforts de guerre gaullistes.
  • Afrique anglaise : troupes africaines envoyées en Birmanie plutôt qu’en Europe.

Ray AUTRA (Mamadou TRAORE), poète guinéen très populaire : avant l’indépendance avait rédigé un poème intitulé « Effort de guerre » dans lequel il exalte les idéaux antifascistes qui contraste avec le maintien du régime colonial.

Le 24 octobre : journée des Nations Unies dans l’Afrique indépendante, date anniversaire de la charte de l’ONU.

De la 2ème guerre mondiale : l’Afrique attend des changements de la part des puissances colonisatrices.

La France de mai 1945 à mai 1947 : prévaut une vague de « gauche » ; Dans cette période auront lieu :

  • Les massacres d’Algérie en mai 1945 ;
  • La 1ère guerre du Vietnam, septembre 1945 à mars 1946.
  • La 2ème guerre du Vietnam à partir de décembre 1946.
  • Massacres de Madagascar, mars 1947 (District de Moramanga)

A partir de la Constituante de 1945, des représentants élus de l’Afrique noire siègent au Parlement français : fait unique.

Du 18 au 21 octobre 1946 : Congrès de Bamako : y est fondé le Rassemblement Démocratique Africain, 1er parti politique proprement africain dans les colonies françaises d’Afrique. Le congrès de Bamako est la réponse francophoine au congrès de Manchester, anglophone. Parmi les signataires : SENGHOR, Lamine GUEYE, Yacine DIALLO, Houphouët BOINY, Boubou HAMA, ils revendiquent l’égalité des droits et sont contre la tendance réactionnaire et fédéraliste du MRP. Les 3ers retireront leur signature sous pression du Premier ministre Marius MOUTET.

Le droit de vote en AOF et en AEF.

La Constitution de 1946 n’a pas introduit le suffrage universel.

Le double-collège : 1er tour : les Européens et 2è tour : les Africains. Aboli dès 1946 pour les élections à l’Assemblée nationale mais maintenu pour les élections aux conseils généraux des territoires jusqu’en 1956.

En 1916 : le corps électoral africain est composé d’environ 1.114.000 inscrits (fonctionnaires, soldats, décorés, prêtres, planteurs, employés de commerce de plus de 2 ans d’ancienneté)

En 1951 : le corps électoral africain a été multiplié par 2 à 2.376.468 inscrits (+ chefs de famille, mère d’au moins deux enfants, retraités)

Élections du 2 janvier 1956 : corps électoral encore élargi

Loi-cadre de 1956 : suffrage universel sans restriction.

Printemps 1957 : élections aux assemblées territoriales : 1ère au suffrage universel.

La colonisation entreprend de se fabriquer des « interlocuteurs valables » qui lui conviennent :

  • AOF : constitution de chefferies ;
  • Encouragements ou incitations aux rivalités ethniques : en Guinée, la France attise les Foulahs contre les Malinkés
  • Couche moyenne africaine. 
  • Mise en œuvre d’un principe général : emprisonner le pays colonisé dans des structures archaïques.

Théorie ouvertement formulée par Lord CROMER en Égypte appliquée par LYAUTEY au Maroc (alliance Glaoui contre les féodaux de l’Atlas) ; appliquée par LUGAR au Nigéria (alliance avec les féodaux du Nord)

La lutte nationale ne peut pas triompher sans s’opposer à la fois aux facteurs externes qu’est le colonialisme et aux facteurs internes (conséquences du 1er) qui lui font obstacle.

Loi du 11 février 1946 : supprime le travail forcé.

Décrets des 13 mars et 11 avril 1946 garantissant les libertés de réunion et d’association

Décret du 20 février 1946 abolissant l’Indigénat.

Loi du 7 mai 1946 accordant la citoyenneté française à tous les ressortissants d’outre-mer.

Décret du 30 avril 1946 généralisant l’application du code pénal français.

Les 3 degrés du "gradualisme" du RDA (conception gradualiste de la libération nationale) :

  • Nécessité de surmonter les divergences politiques en Afrique et de rassembler la masse de la population.
  • Nécessité d’élargir les quelques libertés conquises en droit.
  • Nécessité de conquérir à la cause africaine au moins une partie non-négligeable de l’opinion française.

Rapport d’Arboussier du 2 octobre 1948 :

  • Revendication commune du RDA sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
  • Positions fondamentales de lutte du RDA contre le colonialisme. 
  • Revendication de l’indépendance.

Sembéne OUSMANE, écrivain sénégalais, « Bouts de bois de dieu » : récit romancé de la grève des ouvriers du Dakar/Niger, une des œuvres essentielles de la littérature africaine de langue française.

« Le paternalisme le meilleur a une répugnance délicate pour le mot d’indépendance quand il est prononcé par le colonisé. » (in article du togolais Albert FRANKLIN, « Le paternalisme contre l’étudiant africain ». Il ne souscrit pas au droit à la séparation d’un territoire qu’il libère => union avec la métropole, Commonwealth. Le droit à la séparation ne signifie pas obligatoirement la séparation, qui n’est pas inéluctablement bonne en soi).

Lénine proclamait aussi l’impérieuse nécessité pour le prolétariat de la puissance colonisatrice de reconnaître sans réserve et par son action, le droit des peuples dominés et colonisés à leur indépendance.

Les étudiants africains nationalistes lancent des affirmations sans équivoque (colonialisme, indépendance, vocabulaire marxiste)

Indépendance : apport idéologique de la puissance étudiante africaine des années 50.

INDEPENDANCE, INTERDEPENDANCE et CONTENU de l’INDEPENDANCE.

Le thème de l’indépendance est un objectif politique prioritaire qui s’insère dans une stratégie globale au contenu anticapitaliste.

Anticapitaliste:

- culturellement : 1968, contestation de l’université coloniale par Mongo BETI

- économiquement : affaire d’Assane SECK (futur dirigeant du PRA du Sénégal)

- politiquement : article et poème de M et D. DIOP

Les étudiants noirs revendiquent l’indépendance pas comme un transfert de pouvoirs des dirigeants coloniaux aux Africains mais comme une rupture qualitative avec le régime colonial sous tous ces aspects.

RDA :

  • veut prévoir les relations futures entre les territoires indépendants et la puissance colonisatrice
  • l’indépendance éventuelle ou réelle n’est qu’une modification juridique des rapports Afrique/Métropole et non une rupture radicale de ce rapport.

En 1957, Houphouët : « Compte tenu de l’impératif du siècle : l’interdépendance des peuples, auquel nulle puissance ne peut prétendre échapper. »

Guy MOLLET oppose au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, l’interdépendance des peuples (principe admis par Houphouët et Senghor)

SENGHOR : secrétaire d’État à la présidence du Conseil dans le ministère d’Edgard Faure en 1955.

Titre VIII de la Constitution française de 1946 : l’Union française.

« L’union n’étant plus basée sur la contrainte, ne peut reposer que sur des solidarités d’intérêts. » (in SENGHOR dans un article de la revue « Politique Étrangère, n°2, 1956)

Fédération des Etudiants d’Afrique noire en France (FEANF) : prend position de plus en plus vigoureusement pour l’indépendance nationale.

VIIIè congrès de décembre 1957 : mi-chemin entre le paternalisme de la Loi-cadre Defferre, 4 mois après la déclaration, le manifeste du PAI (septembre 1957)

  • reprise des idées de Majhemout DIOP
  • résolution de politique générale :

« compte tenu de la nature particulière de l’impérialisme français, l’indépendance doit être conquise, non par une addition de réformes illusoires mais par une lutte révolutionnaire des masses populaires africaines. »,

« proclame sa détermination à soutenir toute organisation ou parti politique africain ayant clairement opté pour l’indépendance nationale. »

Théorie de l’Union selon Léon FEIX : « Nous pensons qu’il est encore possible de la réaliser parce que le mouvement ouvrier progresse dans notre pays, parce que nous avançons, vers une France socialiste. »

Camille SYLVESTRE, Fédération communiste de Martinique, Guadeloupe et Réunion : « Les travailleurs de ces pays n’attendent pas paresseusement leur libération du peuple de France, le jour où il installera son régime socialiste. »

Le contenu réel de l’indépendance : la vassalité.

Plutôt que d’attendre l’indépendance sans conditions, la plupart des dirigeants africains se sont refusés à dissocier indépendance et union.

Prise de conscience : l’urgence de lier revendication de l’indépendance avec celle d’un programme de développement, d’une orientation internationale.

Loi DEFERRE de 1956 : brise les ensembles fédéraux d’AOF et d’AEF => hypothèque sur l’avenir.

Les Africains voient qu’ils leur faut revendiquer indépendance et unité simultanément.

L’indépendance des peuples est un droit inaliénable leur permettant de disposer des attributs de leur souveraineté => indépendance africaine.

L’interdépendance est la règle d’or de la vie des peuples et se manifeste au XXème siècle par la constitution de grands ensembles politiques et économiques => unité africaine.

La résolution de Bamako (IIIème congrès du RDA, septembre 1957) exige « la constitution d’un état fédéral composés d’États autonomes avec un gouvernement fédéral et un parlement fédéral, organe suprême de l’État unifié. »

CHRONOLOGIE

15 au 21 octobre 1945 : Vème congrès panafricain à Manchester (Afrique anglophone seule)

1er février 1946 : abolition du travail forcé dans les colonies françaises.

7 mai 1946 : abolition de l’Indigénat.

18 au 21 octobre 1946 : 1er congrès du Rassemblement Démocratique Africain à Bamako.

Mars/avril 1947 : 80.000 malgaches tués par les troupes françaises, 3 députes arrêtés.

Janvier 1949 : 2ème congrès du RDA à Abidjan.

21 octobre 1952 : début de la guerre des Mau-Mau car arrestation de Kenyatta

1954 : fondation de l’ANC

1er novembre 1954 : début de la guerre d’Algérie.

23 juin 1956 : Loi-cadre pour les TOM, début du régime d’autonomie interne.

25 au 30 septembre 1957 : 3ème congrès du RDA à Bamako.

19 janvier 1958 : 1er congrès de l’Union Générale des travailleurs d’Afrique Noire (UGTAN)

18 au 22 avril 1958 : 1ère conférence des États indépendants d’Afrique à Accra.

28 septembre 1958 : Référendum gaulliste : majorité de « oui » sauf Guinée.

5 au 13 décembre 1958 :  1ère conférence des peuples africains à Accra.

16 janvier 1959 : De Gaulle reconnaît la Guinée.

21 mai 1959 : Houphouët Boigny, démissionne du gouvernement français (ministre depuis janvier 1956)

29 juin 1959 : Haïlé Sélassié en URSS.

4 au 8 août 1959 : 2ème conférence des États indépendants d’Afrique à Monrovia (pour l’Algérie indépendante)

3 février 1960 : Discours de Mac Millan au Cap.

21 mars 1960 : Massacre de Sharpville en Afrique du Sud.

11 juillet 1960 : Sécession du Katanga proclamé par Tschombé.

14 décembre 1960 : Résolution de l’ONU sur la décolonisation (vote unanime)

15 décembre 1960 : Conférence des chefs d’États de l’ex-communauté gaulliste à Brazzaville.

4 au 7 janvier 1961 : Conférence de Casablanca.

17 mars 1961 : L’Afrique du Sud quitte le Commonwealth.

23 octobre 1961 : Prix Nobel de la paix à Albert Luthuli.

18 mars 1962 : Accords d’Évian, fin de la guerre d’Algérie.

6 novembre 1962 : Résolution de l’ONU contre l’apartheid (embargo théorique sur les ventes d’armes)

22 au 26 mai 1963 : Conférence au sommet à Addis-Abeba : charte de l’OUA.

28 août 1963 : Mort de W.E.B. Dubois à Accra.

Mars 1964 : Verwoerd propose un marché commun de l’Afrique australe. Il sera assassiné le 6 septembre 1966)

17 au 21 juillet 1964 : 2ème conférence de l’OUA au Caire.

22 au 27 octobre 1964 : 3ème conférence de l’OUA à Accra.

11 novembre 1964 : Jan Smit, indépendance de la Rhodésie au profit de la minorité blanche raciste.

3 au 15 janvier 1965 : Conférence tricontinentale de La Havane.

25 au 29 août 1965 : Rencontre De Gaulle/Sélassié.

19 mars 1966 : Djibouti après référendum reste français.

5 au 9 novembre 1966 : 4ème sommet de l’OUA à Addis Abéba.

5 au 10 octobre 1967 : Guerre des 6 jours.

11 au 15 septembre 1967 : Vème réunion de l’OUA à Kinshasa.

13 au 16 septembre 1968 : VIème conférence de l’OUA à Alger.

17 au 20 février 1969 : 1ère conférence de la francophonie.

Avril 1969 : Manifeste de Lusaka (conférence des pays d’Afrique centrale et orientale).

29 juillet 1969 : Renouvellement de la Convention de Yaoundé avec la CEE.

6 au 9 septembre 1969 : VIIème sommet de l’OUA à Addis Abéba : adoption du manifeste de Lusaka.

24 septembre 1969 : Accord entre la CEE et les pays de l’Afrique de l’Est.

27 décembre 1969 : Charte de Tripoli (Nasser, Khadafi, Nemeiey)

16 au 21 mars 1970 : IIème conférence de la francophonie à Niamey.

15 mai 1970 : Afrique du Sud exclue du CIO.

1er au 4 septembre 1970 : VIIIème sommet de l’OUA à Addis Abéba.

8 au 12 septembre 1970 : Conférence des non-alignés à Lusaka.

28 septembre 1970 : Mort de Nasser.

12 octobre 1970 : Résolution de l’ONU sur la décolonisation, emploi de « tous les moyens » nécessaires pour y parvenir.

1er janvier 1971 : Entrée en vigueur de la seconde convention de Yaoundé avec la CEE.

24 février 1971 : Nationalisation 51% des sociétés pétrolières françaises en Algérie.

4 mars 1971 : Senghor « le temps de la clémence est passé ».

21 au 23 juin 1971 : IXème conférence de l’OUA à Addis Abéba.

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