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Document n°5: Discours de Maurice Lenormand, député de la Nouvelle-Calédonie et des Nouvelles-Hébrides à l'occasion du centenaire du rattachement de la Nouvelle-Calédonie à la France.

(24 septembre 1953)

Maurice Lenormand lors de son allocution devant le monument du Centenaire, baie de l'orphelinat à Nouméa.

Maurice Lenormand lors de son allocution devant le monument du Centenaire, baie de l'orphelinat à Nouméa.

La grande semaine des fêtes du Centenaire vient de se terminer.

Malgré la pluie, ces fêtes ont été une parfaite réussite et c’est dans cette réussite que tous les organisateurs, tous les participants peuvent trouver la récompense bien méritée de leurs efforts persévérants et de leur infatigable travail. Qu’il me soit donc permis, au nom de la population Calédonienne d’adresser à tous ceux qui , de près ou de loin, ont contribué à cette réussite, tous nos remerciements et toutes nos félicitations, ils ont bien travaillé pour la plus grande gloire de notre petite Patrie.

Ces fêtes du Centenaire, rehaussées de la présence du Ministre de la France d’outre-mer, des représentants du Parlement, des représentants des Puissances étrangères voisines et amies, ont par leur succès et l’éclat qu’elles ont revêtus, contribué puissamment à servir la renommée de notre territoire, à le faire bien connaître et à le faire apprécier à sa juste valeur. Elles nous ont apporté un certain prestige et chacun d’entre nous s’est senti fier des réalisations présentées à nos visiteurs, de l’accueil fait à nos invités, de la tenue des cérémonies et des promesses d’avenir que nous leur révélions, en un mot, nous avons été fier et heureux de montrer le vrai visage de la Nouvelle-Calédonie après ces cent ans d’action et de présence françaises. De nombreuses personnalités nous ont fait l’honneur d’exalter au cours des manifestations la grande action civilisatrice de la France chez nous et de faire l’éloge du travail accompli dans le domaine matériel, comme dans le spirituel par tous ceux qui ont, sur notre sol, fait œuvre de civilisation, d’élévation et de progrès. Ce jour inoubliable du 24 septembre 1953 où tous unis dans une fervente communion des cœurs, nous avons célébré ces cents années de présence française, ce jour a marqué pour nous, Calédoniens, une date culminante dans la vie de notre génération et dans l’histoire de notre petite Patrie. Au terme de cette commémoration, je vous invite donc, mes chers compatriotes, à tourner nos pensées vers tous ceux qui ont fait de cette Île une véritable province de France et un joyau de l’Union française: vers nos missionnaires, nos éducateurs, nos administrateurs, nos pionniers, nos colons, vers nos travailleurs des mines et des champs, vers nos fidèles amis autochtones qui donnèrent leur pays à la France et qui, aujourd’hui, sont devenus nos loyaux et fraternels concitoyens, vers nos combattants, vers tous ceux qui, sous les plis du drapeau tricolore, ont vécu et sont morts pour que vive plus épanouie et plus belle notre Nouvelle-Calédonie.

Mais je vous invite aussi, mes chers compatriotes, à maintenir ce magnifique effort qui a fait de cette fête du centenaire une telle glorification de notre Île. L’élan qui a transformé en quelques semaines nos centres et notre capitale au point de nous étonner nous-mêmes d’une pareille réussite, a montré ce dont vous étiez cependant capables; nous devons le poursuivre pour assurer à notre pays un avenir pour sa jeunesse et un développement économique et social déjà bien amorcé et qui sera, demain, notre fierté et notre récompense.

Nous sommes maintenant en route pour une nouvelle étape de notre existence... en route pour le deuxième Centenaire... celui que verront nos petits-enfants et qu’ils célèbreront à notre mémoire si nous savons le leur préparer encore plus beau. C’est l’avenir plein de promesse que nous avons aussi salué et dans lequel nous avons ferme espoir. C’est dans la pérennité de cette présence dans l’attachement indéfectible à la Mère-Patrie, dans les liens affirmés de la grande communauté de l’Union française que nous trouverons les appuis et les forces qui nous permettrons d’asseoir notre destin, de forger notre avenir et d’assurer le plein épanouissement de notre belle Nouvelle-Calédonie.

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