A l'initiative de Georges Lemoine, Secrétaire d'Etat aux DOM-TOM du Gouvernement de Pierre Mauroy (1981-1983), les principales sensibilités politiques de la Nouvelle-Calédonie sont réunies durant cinq jours, du 8 au 12 juillet 1983, à Nainville-les-Roches, petite commune de l’Essonne située à une quarantaine de kilomètres au Sud-Est de Paris. Dans le cadre de la préparation d'un nouveau statut politique, les représentants du Front Indépendantiste (FI), du Rassemblement Pour la Calédonie dans la République (RPCR) et de la Fédération pour une Nouvelle Société Calédonienne (FNSC) sont invitées à la mise en confrontation de leurs idées, de leurs positions et de leur vision respective au sujet de l'avenir de la Nouvelle-Calédonie.
de gauche à droite: Edouard Wapae caché par Gabriel Païta lui-même partiellement dissimulé derrière Eloi Machoro portant la valise, Jean-Marie Tjibaou, Georges Lemoine, secrétaire d'Etat à l'Outre-mer et Jean Montpezat, directeur des outre-mer au secrétariat d'Etat et enfin Paul Napoaréa.
I. Volonté commune des participants de voir confirmer définitivement l’abolition du fait colonial par la reconnaissance à l’égalité de la civilisation mélanésienne et la manifestation de sa représentativité par la coutume dans les institutions à définir.
II. Reconnaissance de la légitimité du peuple kanak, premier occupant du Territoire, se voyant reconnaître, en tant que tel, un droit inné et actif à l’indépendance, dont l’exercice doit se faire dans le cadre de l’autodétermination prévue et définie par la Constitution de la République française, autodétermination ouverte également, pour des raisons historiques, aux autres ethnies dont la légitimité est reconnue par les représentants du peuple kanak.
III. Favoriser l’exercice de l’autodétermination est “une des vocations de la France” qui doit permettre d’aboutir à un choix, y compris celui de l’indépendance. Il faut préparer cette démarche vers l’autodétermination qui sera le fait du peuple calédonien défini par la logique ci-dessus admise, lorsqu’il en ressentira la nécessité. Pour préparer cette démarche, chacun est conscient qu’il faut élaborer un statut d’autonomie interne qui sera spécifique, qui sera évolutif et qui marquera donc une phase de transition en prenant en compte les données politiques et économiques car il n’y aura de développement économique qu’avec la stabilité politique.